Mardi s’est déroulée la soirée matching de l’association Wintegreat de Sciences Po Aix. Le programme, qui implique des élèves de la 1A à la 5A, a fait sa rentrée il y a deux semaines. Vous n’avez pas osé vous inscrire, vous avez raté la deadline ou vous n’en aviez pas entendu parler ? Mélissa est là pour vous en dire plus sur cette startup sociale d’ampleur nationale, afin de peut-être vous embarquer dans cette aventure qui sera renouvelée au second semestre.

Crédit photo : Péroline Rouillard
Wintegreat : « Une belle preuve de travail en équipe »
Un programme sur trois mois. Les participants suivent douze heures de français par semaine par groupes de niveau (A2/B1), mais aussi deux heures d’anglais, des cours de soft skills, sur la culture française et prennent part à trois journées professionnalisantes. A cela s’ajoute le trio de choc aux fonctions bien définies qui accompagne chaque participant :
- Mentor (profil alumni/pro) : répond à un besoin de perspective professionnelle à travers la définition d’un projet et la co-construction d’une démarche pour y parvenir à long terme
Vous :
- Coach : répond à besoin administratif (CV, lettres de motivation, se préparer à un entretien, rédaction d’un email…)
- Buddy : répond à un besoin social (discuter de l’actualité en France, renseigner sur nos traditions, encourager à exercer une activité culturelle ou sportive, ouvrir son cercle social de connaissances, partager ses bons plans…)
« Wintegreat, ça marche vraiment sur le bénévolat », rappellent Léa et Kiyane, codirectrices du programme. Vous n’êtes pas seuls, un véritable trio MCB entoure le participant, et l’équipe de Wintegreat est là pour vous guider tout au long d’un programme bien défini.
Un travail en équipe. Afin de briser la glace, buddy, coach, mentor et participant se rencontrent pour la première fois lors de cette soirée matching conviviale. Ils sont encouragés à créer une conversation Whatsapp et à se retrouver dans des cafés ou autres, de manière à ce que le partage soit le plus sympathique possible. Certains n’ont pas perdu de temps pour mettre en pratique ces bons conseils et ont déjà planifié de déjeuner ensemble dans les jours suivants. Delphine Magaud, coach professionnelle, voit comme une chance d’être mentor dans le programme Wintegreat et affirme : « c’est une belle preuve de travail en équipe ».

Crédit photo : Péroline Rouillard
Une rencontre humaine aux objectifs concrets
Des sourires qui parlent d’eux-mêmes. Pour le matching, des fiches ont été remplies à la fois par les réfugiés et par les élèves de SPX afin de les regrouper par intérêts communs. Grand sourire aux lèvres, Thelma (buddy) nous raconte qu’une ambiance chaleureuse s’est instantanément installée lors de sa rencontre avec Samet, originaire de Turquie, qui était accompagné de son épouse et de leurs deux petites filles.
Réinsertion professionnelle de réfugiés. C’est le but principal de l’organisation, créée en 2015 par deux étudiants de l’Ecole supérieure de commerce de Paris. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture du programme à Sciences po Aix, Charlène Hameau, en live depuis Paris, a rappelé l’impact concret de Wintegreat : “c’est 73% de sorties positives (CDD, CDI, stage, reprise d’étude, contrat de professionnalisation)”. Il s’agit de redonner vie à leurs projets. Barnaba, qui a déjà suivi le programme l’année dernière, revient cette année avec son épouse : “Je suis très content, grâce à Wintegreat j’améliore mon français. J’avais un niveau débutant et cette année je suis dans le niveau avancé. » Riche d’une expérience de vingt ans dans la chirurgie digestive en Syrie, il espère devenir praticien attaché dans un hôpital public en France.

Crédit photo : Soliman El Sayed
Mise en relation de personnes aux parcours variés et complémentaires. A SPX, 5 femmes et 9 hommes de 22 à 52 ans ont été retenus pour participer au programme. Ils viennent de Turquie, Syrie, Soudan, Venezuela, Afghanistan, et sont majoritairement des réfugiés. Pour Monsieur Biglione, enseignant de droit public et directeur de la formation et des études à Sciences Po Aix, rejoindre Wintegreat c’est “aider à une intégration qui est difficile”. Malgré son emploi du temps bien rempli, il a décidé cette année de participer au programme en tant que mentor, car « les étudiants sont très convaincants.”
Redonner confiance. Les participants témoignent souvent d’un manque de confiance en eux. Leur principale source d’inquiétudes est la langue. Comme l’explique Noémie, chargée du pôle accompagnement, il s’agit de leur montrer qu’ils ont les capacités nécessaires. Après seulement deux semaines de programme, Taimaa, originaire de Syrie, estime avoir “déjà appris beaucoup de choses” et voit son français s’améliorer à chaque séance.
Crédit photo : Péroline Rouillard
Alors, la cause te convainc et tu désires t’investir de façon concrète ? Plus une seconde à perdre ! Une autre session débutera fin février, il te suffit de contacter : Eléonore Servantie pour les buddies, Eva de Marce pour les coachs et Noémie Paris pour les mentors.
La bise humaniste,
Péroline Rouillard